MontgeronBourg
RECOURS CONTRE le PLU 2016
Deux recours gracieux ont été formulés : ·   Celui   de   Pierre   Ogier   du   8   décembre.   Il   concernait   principalement   le   zonage dans   le   quartier   de   la   gare,   zonage   permettant   la   construction   d’un   immeuble angle rues de Concy et Général Leclerc, ·    Celui    de    l’association    Montgeron    Environnement    qui    portait    sur    plusieurs sujets. Ils ont été rejetés. Un   seul   recours   contentieux    contre   le   PLU   a   été   formé.   Il   a   été   enregistré   au Tribunal administratif (TA) de Versailles le 28 décembre 2016. La Ville avait jusquau 31 mars 2017 pour y répondre. Le 21 juin, en l’absence  de réaction de la Ville, le TA a donné un nouveau délai d’un mois. Puis, le Tribunal a pris une ordonnance fixant la date de la clôture de l'instruction au 17 octobre 2017. Quelques jours avant cette date limite, la Ville a enfin déposé son mémoire en défense. Des conclusions en réplique ont été déposées le 22 décembre 2017 auxquelles la Ville a répondu le 12 avril 2018 par un mémoire en défense n°2. Enfin, des conclusions en réplique n° 2 ont été déposées le 21 juin 2018. Seuls ces 2 derniers documents sont à prendre en considération, car ils reprennent les dires des précédents. Lors de l’audience du 2 juillet 2018, Madame le Rapporteur public, pour démontrer que la Ville avait de la place pour la réalisation d’un futur pôle multimodal malgré l’inscription au plan de zonage de 2 zones d’immeubles, a parlé de «l’étendue géographique importante de la zone UDa», ce qui est pour le moins étonnant quand on connait les lieux. Ceci a suscité une note en délibéré avec les pièces jointes suivantes pour démontrer l’inanité d’une telle affirmation : Extrait du plan de zonage du PLU montrant les zones UDa et UEc Extrait du plan de zonage du PLU comparant la superficie de la gare routière du Lycée et la superficie de la place Joseph Piette, extrait Google Maps des environs de la gare. Malgré cette note en délibéré démontrant l’impossibilité de réaliser un pôle multimodal sur la seule place Piette, le jugement du 16 juillet a conclu à un rejet du recours. ANALYSE DU JUGEMENT Un    des    griefs    du    recours    est    l’absence    dans    le    PLU    d’un    pôle    multimodal    avec    tous    ses    attributs, notamment,   parvis   piétons   et   gare   routière   ou,   du   moins,   l’absence   d’un   périmètre   d’attente   permettant   de   le réaliser    ultérieurement.    A    la    place    de    ce    périmètre,    figurent    2    zones    d’immeubles,    UDa    et    UEc    qui compromettent gravement le futur pôle multimodal. Le   juge   administratif   rappelle   (§   5)   qu’il   exerce   un   simple   contrôle   de   compatibilité,   ce   qui   va   plutôt   dans   le sens du recours. Mais, dès le § 6, les « considérant » partent dans le mauvais sens (en italiques, les extraits du jugement) : la commune de Montgeron dispose d’un pôle multimodal ; oui, mais pas au sens du PDUIF, le   PADD   prévoit   également   l’amélioration   du   pôle   que   constitue   la   gare   ;   oui,   mais   cette   intention   ne   se retrouve pas dans les autres documents du PLU, Mais, le « clou » des « considérant » est : l’étendue   géographique   importante   de   la   zone   UDa   et   la   superficie   minime   qu’occupe   le   quartier   de   la gare   dans   cette   zone   permet   aisément   d’imaginer   …   à   la   fois   la   réalisation   d’aménagements   en   faveur d’une multimodalité et la construction d’habitats collectifs. C’est   la   reprise   mot   pour   mot   d’un   alinéa   du   mémoire   en   défense   n°   2   (page   8)   auquel   les   conclusions   en réplique n°2  avaient répondu : «   Contrairement   à   ce   que   soutient   la   Commune   dans   ses   écritures,   cette   zone   Uda   est   déjà   densément   occupée   par des   immeubles   collectifs   et   sa   superficie   est   assez   réduite,   si   bien   qu’elle   ne   permettra   pas   l’accueil   des   équipements exigés au regard des standards des pôles multimodaux. » C’est une affirmation contre une autre affirmation. Lors de l’audience, le Rapporteur public, dans ses conclusions, a affirmé également que « l’étendue géographique de la zone UDa » est largement suffisante pour la création future d’un pôle multimodal. La note en délibéré déjà citée a démontré, extraits du plan de zonage et de Google Maps à l’appui, que le seul espace libre de cette zone est la place Piette dont la surface est inférieure à la gare routière du lycée (7.000 entrants en gare contre 3.100 élèves). Que   le   juge,   sans   connaitre   les   lieux,   fasse   sienne   une   affirmation   de   la   commune   contredite   par   une affirmation   du   requérant   _   toutes   les   2   sans   preuves   _   est   déjà   contestable.   Mais   qu’il   le   fasse,   après   une démonstration,    plans    à    l’appui,    que    l’affirmation    de    la    commune    est    grossièrement    erronée,    est incompréhensible. Le   considérant   n°   7   dit   que   les   emplacements   réservés   autour   de   la   gare   font   que   le   PLU   est   tout   à   fait compatible   avec   les   actions   3.1   «   aménager   la   rue   pour   le   piéton   »   et   4.1   «   rendre   la   voirie   cyclable   »    du PDU.  C’est certes compatible, mais très insuffisant. Mais comment le démontrer en l’absence d’études ? Le   considérant   n°   8   dit   que   le   PADD   va   dans   le   sens   des   actions   3.1   et   4.1   du   PDUIF   et   n’est   donc   pas incompatible   avec   celui-ci.   C’est   vrai,   mais   d’une   part,   le   PADD   n’est   pas   un   document   opposable   et   d’autre part,   ce   n’est   pas   mis   en   application   dans   les   autres   pièces   du   PLU.   Le   PADD   est   un   recueil   de   toutes   les bonnes intentions possibles et imaginables, de sorte qu’il ne peut pas être incompatible avec le PDUIF. Conclusion   1   :   la   probabilité   de   voir   un   PLU   annulé   pour   les   motifs   présentés,   est   faible.   Ce   qui   peut   se comprendre   de   la   part   d’un   juge   peu   sensibilisé   aux   thèmes   développés   ici.   Mais,   c’est   un   mauvais   signal envoyé aux communes qui font peu pour le développement des modes actifs. Conclusion   2    :   implicitement,   le   jugement   confirme   la   nécessité   d’un   pôle   multimodal   et   la   nécessité d’aménager la rue pour le piéton et de rendre la voirie cyclable selon les préconisations du PDUIF.  
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