AVENUE DE LA REPUBLIQUE
La Ville avait prévu la rénovation en 2018 et 2019 du tronçon de l’avenue de la République
compris entre la médiathèque et l’hôtel de Ville.
La
Ville
a
confié
aux
bureaux
d’études
DEGOUY
et
INVARR
l’étude
et
la
conduite
des
travaux
(1).
Un
rapport
de
75
pages
avait
été
établi
en
2012
par
6
habitants.
Il
établissait
un
diagnostic,
listait
les
problèmes
et
proposait
des
solutions
sur
les
avenues
République
et
Jean
Jaurès,
du
Réveil-Matin au marché Saint-Hubert.
Il
ne
semble
pas
que
ce
document
ait
été
communiqué
aux
bureaux
d’études
lors
de
la
passation de commande.
Un
projet
établi
par
DEGOUY
a
donc
été
présenté
en
réunion
publique
et
dans
le
Montgeron
Mag de novembre 2017 puis a été exposé dans le hall de la mairie.
Le
profil
en
travers
du
projet
montre
que
l
’espace
public
est
congestionné
par
les
voitures,
celles-ci
occupant
l’essentiel
de
cet
espace.
Les
piétons
ont
la
portion
congrue
et
les cyclistes n’y trouvent pas de place.
Selon
la
Ville,
ces
derniers
sont
en
effet
supposés
emprunter
les
mêmes
voies
que
les
voitures
du
fait
que
la
vitesse
sera
limitée,
au
désespoir
de
quelques
automobilistes,
à
30
km/h.
C’est
un
facteur
de
sécurité
pour
les
cyclistes
à
condition
que
cette
limitation
soit
respectée.
Mais
compte
tenu
du
trafic
important
de
cette
départementale, il est nécessaire de leur réserver une place à part comme exposé ci-après.
En
outre,
les
nouveaux
modes
de
déplacement
(trottinettes
électriques,
gyropodes,
hoverboards,
etc.)
sont
interdits
sur
la
chaussée.
Ils
doivent
emprunter
les
pistes
et
bandes
cyclables.
Il
semble
qu’à
vitesse
réduite
(en
deçà
de
6
km/h),
ils
soient
tolérés
sur
les
trottoirs.
Mais,
dans
le
cas
présent
(voir
le
profil
en
travers),
ce
n’est
pas
envisageable
étant
donné
le
relativement
faible
espace
réservé
aux
piétons
eu
égard
à
la
fonction
commerciale
de
cette partie de l’avenue.
(1) DEGOUY (degouy.net) est le chef de file pour l’étude. C’est un groupe spécialisé dans l’ingénierie des travaux publics, créé en 1986 et
disposant de 70 collaborateurs.
INVARR (invarr.fr) est le chef de file pour les travaux. C’est un bureau d’études créé en décembre 2014 à Bondoufle (91) avec 2 personnes
au départ.
Par ailleurs :
une
étude
générale
des
circulations
sur
la
Ville
a
enfin
(voir
la
page
«
schéma
des
circulations
douces
»)
été
lancée
en
2017
et
confiée
au
bureau
d’études
ITER
(
http://www.iternet.org
).
Le
bon
sens
aurait
voulu
que
l’on
attende
les
résultats
de
cette
étude
(prévus
mi
2018)
pour
finaliser
le
projet
de
l’avenue
de
la
République
dont les travaux ont commencé en janvier 2018.
un
périmètre
d’attente
avait
été
inscrit
au
PLU
2013
et
maintenu
dans
le
PLU
2016,
dans
le
but
de
créer
un
véritable
centre-ville
entre
l’avenue
de
la
Vénerie
et
la
rue
d’Eschborn.
Le
bon
sens
aurait
voulu,
ici
aussi,
que
l’on
coordonne
les
2
projets,
l’aménagement
de
l’avenue
de
la
République
et
la
création
d’une
amorce
de centre-ville entre l’hôtel de ville et la propriété MAGGIO.
S’agissant
d’un
projet
estimé
autour
de
5
M€,
qui
engendrera
une
gêne
longue
pour
les
commerces
et
qui
est
destiné à durer plusieurs décennies, il est important de ne pas faire d’erreur.
Des remarques et suggestions ont été adressées à la Ville pour tenter de l’améliorer. Ainsi :
Une
première
lettre
a
été
envoyée
par
courriel
le
28
juillet
2017
aux
3
élus
directement
impliqués
dans
le
projet
de
rénovation. Elle traitait de 4 sujets:
•
la
nécessité
de
connaître
les
résultats
de
l’étude
du
schéma
directeur
des
circulations
avant
de
finaliser
le
projet de l’avenue,
•
l’absence actuelle de véritable centre-ville,
•
la sécurité des cyclistes,
•
le stationnement.
Madame le Maire y a répondu par lettre du 1
er
septembre en confirmant son souhait d’un véritable centre-ville
vivant et attractif. Mais cette affirmation n’est en phase, ni avec le profil en travers ci-dessus, ni avec ce qui est
constaté par ailleurs (cf. paragraphe «création d’un centre-ville » ci-après).
En outre, 2 paragraphes (surlignés) attirent l’attention :
Le
deuxième
§
de
la
lettre
où
il
est
dit
que
l’étude
des
circulations
sur
toute
la
Ville
intégrera
les
résultats
de
l’étude
sur
l’avenue
de
la
République.
C’est
l’inverse
de
ce
qui
était
demandé
dans
la
lettre
du
28
juillet.
Rien
ne
permet
d’affirmer
que
les
choix
faits
avenue
de
la
République
ne
contrarieront
pas
les
résultats
de
l’étude
générale
des
circulations.
Et
que
la
mise
en
œuvre
de
cette
dernière
n’entrainera
pas
des
travaux
correctifs
sur
l’avenue
de
la
République
et
donc
des
dépenses
qui
auraient
pu
être
évitées
en
procédant
dans
le
bon
ordre.
L’avant
dernier
§
où
il
apparait
que
la
Ville
considère
comme
normal
de
faire
les
courses
de
proximité
en
voiture alors que cela devrait rester exceptionnel.
Une
lettre
complétant celle du 28 juillet a été envoyée par mail le 5 décembre 2017, avec pour sujets :
•
zone 30 et aménagement cyclable,
•
le stationnement,
•
le périmètre d’attente et la création d’un véritable centre-ville.
Aucune réponse.
Parallèlement,
une
lettre
concernant
le
déplacement
du
monument
aux
morts
a
été
adressée
à
Madame
le
Maire
le
27
décembre.
Cette
lettre
retrace
le
contexte
historique
dans
lequel
le
monument
a
été
construit
là
où
il
est
aujourd’hui
(mars
2018)
et
montre
que
le
nouvel
emplacement
décidé
par
la
Ville
ne
respecte
pas
l’esprit
de
ses
concepteurs.
Une
dernière
lettre
a
été
envoyée
par
courriel
le
9
février
2018,
suggérant
une
solution
alternative
à
celle
prévue
par la Ville pour le déplacement du monument aux morts et faisant le point sur :
•
la création d’un véritable centre ville,
•
le stationnement avec un élément nouveau susceptible de bousculer les certitudes,
•
la zone 30 et l’aménagement cyclable.
Aucune réponse non plus.
LA SECURITE DES CYCLISTES
Ils
sont
supposés
emprunter
les
mêmes
voies
que
les
voitures;
de
ce
fait,
le
projet
ne
respecte
pas
les
dispositions
prévues
par
l’article
L.
228-2
du
code
de
l’environnement
en
ne
prévoyant
pas
un
aménagement
cyclable
(article
20 de la loi LAURE du 30 décembre 1996, maintenant codifié dans cet article).
L228-2
:
A
l’occasion
des
réalisations
ou
des
rénovations
des
voies
urbaines,
à
l’exception
des
autoroutes
et
voies
rapides,
doivent
être
mis
au
point
des
itinéraires
cyclables
pourvus
d’aménagements
sous
forme
de
pistes,
marquages
au
sol
ou
couloirs
indépendants,
en
fonction
des
besoins
et
contraintes
de
la
circulation.
Quelques
municipalités
avaient
profité
du
flou
juridique
introduit
par
«
en
fonction
des
besoins
et
contraintes
de
la
circulation » pour ne rien faire.
La cour d’appel administrative de Valence, en 2003, précise l’interprétation juridique de cette formulation : Le
choix de la solution (bande cyclable, piste cyclable, couloir mixte bus+vélo, piste cyclable sur trottoir, contre-sens
cyclable, aménagement d’une rue parallèle...) dépendra des contraintes de la circulation (sous-entendu
automobile...), mais des itinéraires cyclables doivent être aménagés.
La Ville affirme que la limitation à 30 km/h suffit. Mais :
•
d’une part, en supposant même que cette limitation soit respectée, des cyclistes inexpérimentés se sentiront
en insécurité,
•
d’autre part, un graphique de CEREMA (reproduit dans la lettre du 5 décembre) montre que, à partir de 8.000
véhicules/jour (ce qui est le cas ici) un aménagement cyclable spécifique est recommandé.
CREATION D’UN CENTRE-VILLE
Le
PLU
2013
avait
prévu
un
périmètre
d’attente
dans
le
rectangle
av.
République
/
rue
Aristide
Briand
/
av.
Vénerie
/
rue
d’Eschborn
englobant
donc
les
terrains
de
l’Hôtel
de
Ville,
de
Super
U,
d’une
congrégation
religieuse
et
la
propriété
Maggio,
dans
le
but
de
permettre
à
cet
«ilôt»
d’exercer
sa
fonction
de
centralité
et
de
disposer
du
temps
nécessaire pour bâtir un projet sur cet ensemble.
Ce périmètre d’attente a été maintenu dans le PLU 2016.
Mais
aucun
projet
global
n’a
été
établi
alors
que
ce
périmètre
d’attente
«gèle»
pendant
5
ans
les
terrains
concernés. Il est donc caduc depuis mai 2018.
Quelques
habitants
avaient
imaginé
sur
le
seul
terrain
de
Super
U,
un
parking
en
sous-sol
ou,
afin
d’étre
plus
accueillant,
au
niveau
de
l’avenue
de
la
République
(il
serait
donc
semi-enterré
compte
tenu
de
la
déclivité
du
terrain),
la
surface
commerciale
au-dessus,
et
encore
au-dessus,
des
appartements,
en
partant
du
constat
que
stériliser
une
telle
surface
foncière
pour
parquer
des
voitures,
n’est
pas
le
meilleur
moyen
pour
créer
un
centre-ville
vivant et attractif.
Au 2ème semestre 2017 :
•
la
Ville
présente
le
projet
d’un
promoteur
immobilier,
en
l’occurence
une
résidence
pour
seniors
sur
la
propriété Maggio (+ 1/3 du terrain de la congrégation) soit le quart environ de la surface du rectangle,
•
parallèlement, elle modifie le PLU approuvé en novembre 2016, afin de permettre la réalisation de ce projet :
o
un emplacement réservé qui impactait le plan masse du projet d’immeuble, est supprimé,
o
le
périmètre
d’attente
est
réduit
à
la
surface
de
Super
U
+
un
tiers
du
terrain
de
la
congrégation
(Super
U
l’aurait
acquis),
condamnant
de
fait
tout
projet
global,
projet
qui
aurait
pu
être
intégré
au
projet
de
rénovation de cette partie de l’avenue.
Page
4
de
la
note
de
présentation
du
projet
de
modification
du
PLU,
on
peut
lire
cette
phrase
stupéfiante,
au sujet du découpage et de la réduction du périmètre d’attente
:
Toutefois,
cette
situation
n’est
pas
pénalisant
puisqu’il
apparaît
clairement
que
les
différents
sous-secteurs
peuvent être réaménagés de façon séparée sans nuire à la cohérence d’ensemble à terme.
Comment affirmer cela sans avoir établi un projet d’ensemble ?
C’est la négation même de l’urbanisme.
Et le risque est grand de rendre difficile la création d’un véritable centre-ville à horizon visible.
Deux questions se posent :
1-
Pourquoi
avoir
maintenu
le
périmètre
d’attente
uniquement
sur
Super
U
alors
que
celui-ci
parait
impatient
de
réaliser
des
travaux
?
Une
lettre
de
l’exploitant
de
Super
U
en
date
du
11
septembre
2017
demandait
en
effet
la
levée
anticipée
de
ce
périmètre
pour
leur
permettre
une
extension
de
100
m²
du
bâtiment
et
une
modification
de
la
façade
à
la
demande
…
«
des
équipes
municipales
de
Montgeron».
Cette
lettre
est
consultable
dans
le
registre
d’enquête publique relatif à la modification du PLU 2016 (enquête du 6 septembre au 7 octobre 2017).
2-
Quand
l’idée
de
réaménager
entièrement
le
terrain
occupé
par
Super
U
est
exposée
à
la
Ville,
pourquoi
celle-ci,
au
lieu
de
discuter
de
cette
proposition,
sous-entend
que
ce
ne
sera
pas
possible
en
écrivant
que
les
grandes
surfaces
«
revoient
à
la
baisse
leurs
possibilités
d’investissements»,
alors
que
Super
U,
dans
la
lettre
du
11
septembre
déjà
citée,
envisage
«un
réaménagement
ultérieur
de
plus
grande
envergure»
que
l’extension
de
100
m² ?
LE STATIONNEMENT
Les habitants sont divisés sur ce sujet.
La
suppression
du
stationnement
latéral
permettrait
de
disposer
de
trottoirs
réellement
accueillants
pour
les
piétons,
leur
permettant
de
flaner,
de
consommer
et
probablement
de
compenser
l’effet
dissuasif
pour
certains
clients
des
commerces
de
l’absence
de
stationnement
juste
devant,
sachant
qu’un
parking
public
est
toujours
disponible à moins de 150 mètres.
Cette idée est loin d’être partagée. Elle s’appuie cependant :
•
sur
un
document
CEREMA
intitulé
«Commerces
et
zones
à
priorité
piétonne»
publié
le
13
novembre
2014
et
accessible à la page :
https://www.cerema.fr/fr/system/files/documents/2017/06/06-UVT-ZdRIdF-commerces.pdf
Ci-dessous, la page de garde :
•
sur
un
rapport
du
GART.
Le
GART
est
une
association
d’élus
locaux
de
toutes
sensibilités
et
de
toute
la
France.
Il
a
publié
un
rapport
en
septembre
2015,
intitulé
«Mobilité
et
villes
moyennes.
Etat
des
lieux
et
perspectives» avec des phrases chocs telle que :
Associer
la
vitalité
des
commerces
à
la
capacité
d’y
accéder
en
voiture
est
une
idée
reçue
dont
le
moins
que
l’on
puisse
dire
est
qu’elle
a
la
vie
dure
.
Celle-ci
ne
résiste
pas
à
l’épreuve
des
faits.
Les
consommateurs
des
commerces
de
centre-ville
viennent
majoritairement
faire
leurs
achats
à
pied
ou
à
vélo
…
Pour
ce
rapport,
les
villes
moyennes
ont
entre
50.000
et
200.000
habitants.
Montgeron
n’entre
pas
dans
cette
catégorie,
sauf
si
l’on
considère
l’agglomération
constituée
avec
les
communes
environnantes.
Il
fut
un
temps
où
beaucoup d’habitants des communes voisines venaient faire leurs courses à Montgeron.
Quoiqu’il
en
soit,
dans
le
cas
de
ce
tronçon
de
l’avenue
de
la
République,
la
suppression
du
stationnement
latéral
en
surface
signifie
le
report
du
stationnement
en
sous-sol
ou
en
semi
enterré,
dans
un
parking
proche,
accueillant
et sécurisé afin de dégager des surfaces pour un usage plus valorisant.
RESEAU CYCLABLE STRUCTURANT REGIONAL
Aujourd’hui,
il
existe
un
aménagement
cyclable
avenue
de
la
République,
au
sud
de
la
rue
du
Général
Lelong
et
un
autre avenue Jean Jaurès, à partir du bas de l’avenue de la République. Et rien entre les deux.
C’est
ce
que
montre
une
carte
récemment
éditée
par
l’IAURIF
qui
fait
apparaître
ainsi
une
coupure
entre
le
nord
et
le sud du réseau.
Finalement,
les
travaux
ont
été
réalisés
en
2018/2019
sans
tenir
compte
des
remarques
et
suggestions
exposées
ci-dessus.
La
Ville
a
réaménagé
en
2021/2022
le
tronçon
nord
(entre
la
Médiathèque
et
la
rue
Gaston
Mangin)
de
la
même façon
.
Le
projet
a
ignoré
complètement
le
projet
de
RER
Vélo
promu
par
la
Région
IdF
et,
plus
grave,
les
nouvelles
recommandations
de
CEREMA
sur
la
sécurité
des
aménagements
cyclables.
Une
lettre
a
été
envoyée
le
14
décembre
2020
en
ce
sens
au
Maire-adjoint
concerné
(aucune
réponse).
La
Ville
est
restée
sur
son
projet,
modifié
à la marge par les remarques de la commission circulation.
Un
article
parue
dans
Le
Parisien
du
20
février
2021
intitulé
«Top
5
des
aménagements
dangereux»
montre
que
ce
qui a été réalisé correspond au top 2 et au top 3.
Le tracé cyclable, matérialisé par des pictogrammes au sol, emprunte en effet :
- voie descendante : la voie descendante de la RD 50,
-
voie
montante
:
le
trottoir
coté
piscine
entre
Gaston
Mangin
et
l’entrée
du
lycée,
puis
la
voie
montante
de
la
RD
50 ensuite.
L’aménagement
créé
contraint
le
cycliste
venant
du
nord
par
la
piste
cyclable
puis
la
bande
cyclable
de
l’avenue
Jean
Jaurès,
à
traverser
le
carrefour
au
niveau
de
Gaston
Mangin
pour
rejoindre,
de
l’autre
coté,
le
trottoir
sur
lequel
est
la
bande
cyclable.
Puis,
au
niveau
du
lycée,
la
bande
cyclable
s’arrêtant,
il
doit
s’insérer
dans
le
flux
des
véhicules montant.
page créée le 7 août 2017, dernière actualisation : août 2023